Interview du Télégramme de Brest

 

Avant de faire la conférence sur la perliculture à Oceanopolis le 2 novembre 2008, Monsieur Vincent Durupt, journaliste au Télégramme a voulu en savoir plus sur mon parcours et sur la perliculture en Polynésie. Ce métier est fabuleux et pourtant très peu connu.

La perle posée sur l'huître qui l'a faite grandir

  

Perles de culture. Une Brestoise crée à Tahiti

1 novembre 2008 

Nathalie Le Gloahec, brestoise d'origine, est partie en 1998 à Tahiti. Elle y a découvert les huîtres perlières et en parlera lors d'une table ronde, demain à Océanopolis (*), à Brest.« C'est sans doute le fait d'avoir des proches qui étaient allés à Tahiti pour des raisons professionnelles, qui m'a fait choisir cette destination ». Après une école de commerce et une expérience de sept ans dans le milieu pétrolier à Paris, Nathalie Le Gloahec part pour une année sabbatique. Elle travaille chez un grossiste en métaux précieux, rencontre des perliculteurs et tient une boutique attenante à une ferme. Elle y rencontre le futur père de sa fille. Sa famille est propriétaire d'un petit îlot, sur l'atoll d'Ahé, aux îles Tuamotu. Tout est à faire pour y créer une ferme. Ils se lancent en 2000. « C'était compliqué car complètement isolé », se souvient-elle. 

Trois ans de délai

Une maison sur pilotis sert pour les greffes. Les stations de collectage et d'élevage sont installées sous l'eau, par cinq à dix mètres de fond. La greffe, elle-même, intervient après 18 mois. L'huître est entrouverte et sa gonade, la glande sexuelle, incisée. Une petite boule, issue d'un mollusque du Mississippi ou de nacre, appelée nucléus, est introduite. « Ce sont les seuls éléments que l'huître de Tahiti ne rejette pas ». Un greffon, partie de la membrane d'une huître donneuse, est ensuite inséré et va recouvrir le nucléus. 18 autres mois vont passer. « Sur 100 huîtres greffées, 40 perles sont récoltées », explique Nathalie Le Glohaec. Elles font 7,5 à 8 mm de diamètre, avec 1 mm d'épaisseur de nacre autour du noyau ». Des surgreffes pourront donner des perles plus importantes. La valeur dépendra de la forme, qui est très variée - la ronde sera la plus chère - et de la qualité de la surface. « Le prix moyen est de 100 », estime Nathalie Le Gloahec. 

Grise et noire en France

En 2007, sept tonnes de perles de Tahiti ont été produites, dont 80 % importées par des Japonais et les Chinois. « Traditionnellement, la France veut de la grise et de la noire alors qu'il y en a de toutes les couleurs, du rose au mauve en passant par champagne », constate Nathalie Le Gloahec. Elle a quitté la ferme perlière et habite aujourd'hui sur l'île de Moorea, en face de Tahiti. Depuis trois ans, elle s'est lancée dans la création de bijoux, des perles montées sur or et argent. Et partage son temps entre Tahiti et la métropole. * Océanopolis organise jusqu'à demain le festival du film de l'aventure océanographique. Programme détaillé, tarifs et conditions d'accès sur : www.oceanopolis.com

Nathalie Le Gloahec en conférence à Oceanopolis-Brest nov 2008

Crédit photo: V. Durupt


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